Tissus, le dilemme… 1/5

Pour être tout à fait transparent avec vous, au départ ça n’était pas vraiment un choix, expliquons-nous…

Lorsque vous créez une marque de vêtements, en plus de l’image que vous devez créer, vous êtes censé vous insérer dans un marché déjà existant (enfin vous pouvez essayer d’en créer un aussi, mais c’est encore une autre histoire), vous devez donc définir votre positionnement.

Le positionnement c’est la réponse à une question qui parait simple mais qui en fait n’est pas… Qui voulez-vous habiller et quelle somme cette personne est-elle prête à dépenser pour acquérir tes vêtements. Du coup, il faut créer une parfaite adéquation entre:

• la valeur tangible qu’apporte votre produit (nous parlons ici de la qualité des matières, de la robustesse des pièces, du niveau des finitions, etc.)
• la valeur intangible qu’offre votre univers (là, c’est plutôt de l’aura de votre marque, et de ce que dégage votre style)
• et le prix de vos produits.

En ce qui nous concerne une chose est sure, nous voulions proposer le prix le plus juste et transparent possible. Dans la mode il existe plusieurs marchés pour un même secteur, pour le vêtement vous avez le prêt à porter, le prêt à porter haut de gamme ou le luxe et c’est plus ou moins en fonction de votre positionnement dans l’un de ces secteurs que vous choisirez votre processus de fabrication.

Pour faire un vêtement il faut du tissu et vous devez bien faire attention à vos choix, parfois vous trouverez des tissus qui correspondent précisément à vos envies créatives, parfois non ! Alors pour cibler large, vous ferez des salons où des fabricants de tissus présentent leurs créations en fonction des tendances actuelles. Le salon par excellence est Première Vision à Paris.

Puis très rapidement, vous vous rendrez compte que communément, il y a des « minimum de quantités » à respecter pour avoir LE DROIT d’acheter leurs tissus, et que certains fournisseurs peuvent même refuser de vous vendre leurs créations car ils estiment que votre marque n’est pas assez connue ou que votre projet ne sera pas viable… Et ça vous oblige à reconsidérer vos créations…

Très souvent les prix des tissus sont régressifs en fonction de la quantité achetée. Quand vous achetez quelques mètres et pas un rouleau complet, on vous facturera une surcharge qui peut parfois atteindre 200% du prix de base. Par exemple si nous décidons d’acheter 3 mètres de laine vierge chez Mr Schnaps, ce tissu étant stocké sur des rouleaux de 30 mètres, ce n’est pas très pratique pour ce fournisseur de nous vendre uniquement 3 mètres, et c’est surtout moins rentable pour lui. Alors que le prix de ce tissu est de 25€ par mètre et que les quantités minimales sont de 30 mètres, si nous prenons uniquement 3 mètres payerons un supplément de 200% de son prix, ce tissu nous coutera donc 75€ du mètre… (Ce sont des pratiques courantes).

À ce moment-là, un choix s’impose… Acheter directement une pièce de tissu (soit 30 mètres) et prendre le risque de ne pas vendre tout le stock et se retrouver avec des pièces désuet (oui, c’est ça la mode, les saisons passent vite heureusement style demeure mais  forcément niveau tissu… ils se démodent aussi rapidement)

Ou chercher une alternative à ces pratiques… ça demande réflexion….

Vous rentrez à l’atelier sans tissus et vous écumez le net à la recherche d’autre chose, écoutez des podcast, regardez des vidéo sur YouTube… Et après avoir vu un « Elise Lucet » sur les grandes maisons de luxe et le gaspillage de tissus, vous vous demandez où finissent ces merveilles lorsqu’elles ne sont pas brulées.

Vous rappelez-vous le dilemme que nous avions à Première Vision ?

« Est-ce que nous achetons directement une certaine quantité  de tissus au risque de ne pas tout utiliser…»

Et bien cela fonctionne pour toutes les quantités. (parlons comme des professionnels, en pièce de tissu, une pièce = 30 mètres). Ce même tissu que vous achetez surcharger à 75 € du mètre si vous prenez 3 mètres, vous le payerez 25€ du mètre si tu prends 1 pièce de tissu, mais si vous prenez 50 pièces vous le payerez 6 € du mètre alors comprenez que des maisons comme Dior, Lanvin, Balmain ou encore Balenciaga et d’autres encore, se posent aussi ce genre de questions sauf que eux achètent en très grande quantités car plus le prix est bas plus la marge augmente, donc forcément, la marge aussi. Et cela sans faire de compromis sur la qualité de leurs vêtements.

C’est là où ça devient très intéressant car ils n’utilisent pas tout leurs stocks, et comme « qui cherche trouve » nous avons trouvé de véritables cavernes d’Ali Baba en plein Paris qui vendent justement ces restes de stock, à des prix très interessants.

Comme nous l’évoquions plus haut, nous vous mentirions en disant « Mais c’est pour sauver la planète que nous récupérons les fins de stock des grandes maisons pour coudre nos pièces » restons pragmatiques et transparents c’est avant tout économique et pratique, cela permet de vous proposer des qualités de vêtements incroyable à des prix justes en petites quantités. Et si en plus cela permet de sauver les koalas, c’est doublement appréciable ! Pour la production c’est encore autre chose mais la logique est la même nous vous l’expliquerons dans un autre article.

Comme nous ne sommes pas sur YouTube et que nous ne pouvons malheureusement demander de mettre un petit pouce bleu, nous vous invitons à commenter cet article pour nous faire part de vos impressions.